Vous estimez que Facebook est allé trop loin, en permettant à des « services » comme Cambridge Analytica d’aspirer et d’utiliser des données personnelles ? Si ce scandale est sans doute le plus important dans l’histoire du réseau social, ce n’est clairement pas le premier pour son fondateur Mark Zuckerberg. Un service pour voter pour l’étudiante la plus « hot » En octobre 2003, il récupère pirate les photos de tous les étudiants de Harvard. Il lance le site Facemash dont le principe est relativement simple. Le service propose à l’internaute de choisir, entre deux personnes, celle qu’il considère comme étant la plus « hot ». En fonction des votes, Facemash est capable de réaliser un classement des plus belles étudiantes de Harvard. The Harvard Crimson, le journal historique des étudiants de l’Université, évoquait Facemash sur cet article daté du 4 novembre 2003. Mark Zuckerberg devant le Conseil d’Administration Si 22 000 votes ont été comptabilisés en 22 heures, le service a rapidement déclenché un tollé. À l’époque, ce n’est pas devant le Congrès mais devant le Conseil d’Administration que Mark Zuckerberg est convoqué. Il est accusé « d’avoir violé les règles de sécurité, violé les droits d’auteur et violé la vie privée en créant le site facemash.com ». Il a rapidement mis son site hors ligne, ce qui lui a sans doute permis d’éviter de trop lourdes sanctions. Il déclarait que « le principal intérêt était la programmation et les algorithmes conçus pour faire fonctionner le site » et non son contenu, qu’il avait simplement envoyé le lien à quelques copains pour connaître leurs feedbacks. Et que bien malgré lui, le lien avait rapidement circulé au sein de l’Université… Facemash, Cambridge Analytica, même combat Ce second article publié le 19 novembre 2003 sur The Harvard Crimson relate comment Mark Zuckerberg s’est alors défendu. Le parallèle avec l’affaire Cambridge Analytica est saisissant. Il estimait alors que « les problèmes liés à la violation de la vie privée ne semblaient pas insurmontables » mais « qu’il préférait se laisser du temps pour déterminer si c’était une bonne chose pour la communauté de Harvard ». Quelques semaines plus tard, Mark Zuckerberg pivotait légèrement en lançant TheFacebook, un réseau social alors réservé aux étudiants de l’Université. Certaines phrases rédigées à cette époque sur le journal des étudiants de Harvard ont aujourd’hui une saveur particulière : « Zuckerberg espère que les options de confidentialité [de TheFacebook] lui permettront de rétablir sa réputation, après l’indignation provoquée par Facemash ».