Colloque économique de Florence

Il y a quelques jours, j’ai assisté à un séminaire économique très intéressant à Florence, où un intervenant expliquait comment l’équilibre à long terme pouvait passer par les taux de change flottants. Il expliquait comment, grâce à eux, l’économie pouvait parvenir à la fois à l’équilibre intérieur (plein emploi) et à l’équilibre extérieur (exportations nettes nulles et équilibre du compte courant). Une question pour le moins complexe, mais passionnante à étudier, et sur laquelle j’avais envie de revenir ici. Pour bien comprendre cette question, il faut savoir que la demande de biens d’importation dépend du niveau du produit intérieur et du taux de change réel. La demande de biens d’exportation dépend quant à elle du niveau du produit à l’étranger et du taux de change réel. Ainsi, quand l’économie nationale et le reste du monde sont simultanément dans une situation d’équilibre intérieur correspondant au produit potentiel, il n’y a qu’un seul taux de change réel compatible en même temps avec l’équilibre extérieur. Pour tout taux de change réel plus élevé, l’économie nationale serait en effet moins compétitive. Les importations seraient plus fortes et les exportations plus faibles. Il y aurait donc un déficit du compte courant. Inversement, pour tout taux de change réel moins élevé, les exportations seraient plus fortes et les importations plus faibles, si bien que l’économie aurait un compte courant excédentaire. Un seul taux de change réel est donc compatible avec l’équilibre intérieur et extérieur. Lorsque les prix sont donnés dans le reste du monde, le taux de change réel d’un pays peut être modifié soit par une variation de son taux de change nominal soit par une variation des prix intérieurs. En régime de taux de change fixes, comme le taux de change nominal est fixe lui aussi, l’ajustement définitif du taux de change réel vers son niveau d’équilibre à long terme doit être intégralement assuré par une variation des prix intérieurs par rapport aux prix qui prévalent à l’étranger. Mais dans un régime de taux de change flottants, le taux de change nominal peut aussi contribuer au processus d’ajustement. L’idée est très simple, au demeurant. Quand les taux de change flottent librement, il n’y a pas d’intervention des autorités officielles sur le marché des changes et pas de transfert net de monnaie entre pays puisque le solde de la balance des paiements est toujours égal à zéro. Tout comme dans une économie fermée, la masse monétaire nationale est ainsi déterminée par la quantité de monnaie de la banque centrale émise par le gouvernement et par le rapport de création des dépôts bancaires par le système bancaire national à partir de cette base monétaire. A long terme, la masse monétaire nationale déterminera ainsi le niveau des prix intérieurs, tout comme dans une économie fermée. Et, à long terme, le taux de change nominal doit s’ajuster pour aboutir au taux de change réel, unique, qu’exige l’équilibre intérieur et extérieur. J’ai beaucoup apprécié les idées développées par cet intervenant, et ce séminaire a dans l’ensemble été une excellente expérience. D’autant que l’organisation était au top. Parce que oui, on peut s’intéresser autant à la forme qu’au fond… En savoir plus en suivant le lien sur le site du spécialiste reconnu de ce séminaire en Toscane.