Vendredi, à l’occasion d’un séminaire en Italie, un intervenant a illustré à quel point les nouvelles technologies sont particulièrement controversées. Elles attisent souvent des troubles sociaux. Par exemple, le télégraphe s’est vu voué à s’effacer avec l’invention du téléphone; Le frigo a rendu inutile le laitier. Un participant a bien illustré la destruction créative du progrès. Il a utilisé pour ce faire un objet tout simple : le smartphone. Un appareil qui combine un téléphone, une vidéothèque, un appareil photo et un ordinateur de poche. Il occasionne un encombrement moins important, mais il a égalementde meilleures performances, réclame moins de travail d’assemblage et requiert moins de matière et d’énergie que ses devanciers. a incontestablement été un désastre pour nombre d’entreprises bien implantées : producteurs de disques vinyles et de CD, agences postales, producteurs de rouleaux de film, de téléphones fixes. En ce qui concerne la rentabilité et le travail dans ces domaines respectifs, le smartphone est apparu comme un drame complet. Cependant, en évinçant tous ces objets, il a amélioré nos conditions de vie. C’est là tout « le paradoxe de l’innovation. Les innovations suscitent un renforcement du niveau de vie pour chacun mais mettent également les industries en place face à des obstacles. Elles leur font éprouver des pertes ou provoquent leur disparition. L’augmentation de la richesse globale apparaît clairement à long terme ; mais au début cependant, ce sont principalement les effets défavorables qui subjuguent : des employés de ces industries se voient soudain privés de travail suite à la concurrence. Le laitier perd son boulot avec l’adoption du frigo. Les libraires font face à la librairie en ligne. Ryanair bouscule le marché existant avec un autre modèle économique. Etc etc. Ceux qui subissent cette lutte concurrentielle portent tout naturellement un regard réprobateur sur ces nouveautés. Ainsi le progrès, malgré son indubitable utilité, est au départ continuellement observé comme une régression. Au final, l’innovation permettent à la richesse de se développer et à notre société d’avancer. Mais cela se fait certes jamais sans accrochages. Derrière l’augmentation structurelle de la richesse se cache forcément des désastres pour des personnes qui perdent sans emploi en raison du progrès. La conclusion de ce séminaire à Barcelone : la destruction va de pair avec l’innovation : il ne peut y avoir la première sans l’autre. Assister les entreprises non rentables est en ce sens stérile , car celles-ci sont promises à succomber. Et l’argent englouti dans ces grands corps malades ne font que rallonger leur agonie, quand elles auraient pu soutenir les secteurs porteurs. Les aides gouvernementales engourdissent ce mécanisme de destruction/création.